Quel Président?

UNE CONVICTION PERSONNELLE A DIFFUSER LARGEMENT SI VOUS ETES D'ACCORD

Ayant vécu des années en Italie, j'ai toujours tendance à voir les débats politiques français un peu du point de vue de Sirius, m'amusant quelquefois de l'investissement idéologique dans les débats. Ma formation philosophique me pousse à penser qu'il y a du vrai un peu partout, et que les points de vue partisans doivent se corriger et s'équilibrer. Et je dois avouer que, jusqu'à présent, l'alternance entre deux forces modérées ne m'incitait pas à éprouver un sentiment d'urgence. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le choix n'est plus entre la gauche modérée et la droite modérée mais entre une ligne d'ouverture, sur l'Europe et sur le monde, dans le réalisme économique, et deux options extrémistes. Il peut être tentant de se faire plaisir, de succomber aux charmes de positions tranchées et radicales, pour dire son inquiétude légitime, sa colère et sa souffrance, mais la vraie question est celle des conséquences. Il peut être tentant aussi de forger une utopie à l'évidence irréalisable, généreuse, et enthousiaste, mais qui nous couperait de toute collaboration avec nos partenaires européens et mondiaux. Je suis très profondément convaincu qu'un deuxième tour Le Pen Mélenchon serait de' toute façon un désastre, condamnant la France à l'impasse d'un choix extrémiste, économiquement désastreux, avec des conséquences d'autant plus graves que nous nous trouvons dans un moment fascinant et délicat à la fois de notre histoire nationale, de fragilisation, mais aussi de promesse de renouveau.

C'est pourquoi je me permets de penser qu'il faut prendre acte de l'enjeu décisif du 24 avril, et peut-être directement réversible comme jamais jusqu'à présent.

J'ai beaucoup de sympathie personnelle pour l'un ou l'autre candidat comme Jean Lassalle mais le risque est trop grave pour disperser des voix sur des gens très bien, avec un programme suggestif et original, mais, il faut être franc, qui n'ont aucune chance d'être élu, et dont les voix manquantes pourraient bénéficier  aux extrémismes. Le vrai débat n'est pas entre la gauche et la droite, mais entre l'esprit d'ouverture et de liberté, la modération, le pragmatisme avec aussi des convictions différentes (heureusement) et des options radicales et inconséquentes, au niveau économique et politique. Parce que tout est loin d'aller bien, parce que nous manquons hélas de justice et de fraternité, de sécurité aussi, parce que la construction européenne pose gravement question, rien ne justifie la logique du pire, et de casser ce que nous avons construit, pour imparfait et réformable que cela puisse être.

Dans le contexte actuel, je pense qu'il faut se rassembler autour du candidat alternatif à l'extrémisme le mieux placé pour gagner. Il n'y aura pas de retour en arrière si le résultat du 24 avril débouche sur le dilemme Le Pen / Mélenchon. C 'est ce qu'il faut absolument éviter.

C'est pourquoi, contrairement à mon habitude, je me permets de dire qu'il est important de voter, et de choisir avec discernement celui qui séra élu, que l'on puisse ou non l'apprécier ou apprécier son programme. Il me semble évident de voter et d'appeler à voter pour Emmanuel MACRON dans le contexte actuel. A titre, je me réjouirai de son élection car c'est un réformateur modéré. Une chance pour la France de sortir d'une bipolarité parfois factice et de reconstituer un pôle du centre, au-delà des clivages. L'Allemagne qu'il est facile de décrier a le bon sens d'allier les tendances plutôt que de les opposer.

En vous remerciant de votre compréhension.

Bien cordialement.